Grippe A (H1N1): Un rapport fait le point sur le grand gâchis

La commission d'enquête accuse l'organisation et la présentation en multidoses, sans se pencher sur l'influence des labos...
Plus de trois millions de doses de vaccins perdues. Dans son rapport publié lundi soir, la commission d'enquête parlementaire sur la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) a estimé les résultats du dispositif français «décevants», mais n'a pas abordé toutes les questions qui fâchent.

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Les causes du gâchis, selon les parlementaires: une organisation «trop rigide» de la campagne et «un rôle non négligeable» de la présentation des vaccins en «multidoses» (flacons pour plusieurs personnes). Car sur les «près de 3,46 millions de doses de vaccins (...) jetées ou mises au rebut», 2,83 millions ont été perdues (rupture de chaîne du froid, flacons entamés...) et 620.000 ont tout simplement été jetées.

Les stocks bientôt périmés
«Une quantité particulièrement importante, surtout au regard du nombre de personnes finalement vaccinées, puisque le nombre de doses ainsi perdues représente plus de la moitié du nombre des personnes vaccinées: 64,5 %», note la commission. Et l'affaire ne s'arrête pas là.

En effet, selon l'Établissement public de réponse aux urgences sanitaires (Eprus), «sur un stock d'un peu moins de 21 millions de doses, la durée de péremption des vaccins se situe entre juillet et octobre 2010 pour un peu de plus de 12 millions d'entre eux, et entre mars et novembre 2011 pour un peu plus de 9 millions de doses».

Vaccination «précoce» avant l'automne
Parmi les doses arrivant à péremption à la fin de l'année, 3,95 millions concerneraient des vaccins monodoses (pour une personne), qui auraient pu être utilisées pour la campagne de vaccination grippale à l'automne prochain. Mais selon la direction générale de la santé, 2,14 millions de ces monodoses seraient périmées fin septembre et les 1,81 millions restantes fin octobre. Leur emploi dépendrait donc d'une campagne de vaccination saisonnière «précoce».

Au total, le coût de la campagne s'établirait autour de 670 millions d'euros, selon le rapporteur de la commission. Et à environ 615 millions dans l'hypothèse d'un révision à la baisse de l'indemnisation des professionnels de santé. En revanche, le rapport précise qu'«il n'y aura pas d'analyse approfondie sur le rôle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et notamment de ses experts (...) sur la question des liens d'intérêt susceptibles d'exister entre experts et laboratoires».
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